VIDÉO - "Une tartine avec une soupe" : ces Français contraints de faire une croix sur des achats alimentaires

par Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage Manon Debut, Fanny Séguéla
Publié le 10 août 2023 à 18h25, mis à jour le 10 août 2023 à 22h23

Source : JT 13h Semaine

En un an et demi, les prix dans les rayons des supermarchés ont augmenté de 18,4 % selon l'Insee.
Une inflation qui freine les achats de produits alimentaires.
La facture est particulièrement lourde pour certains consommateurs, comme l'a constaté une équipe de TF1.

De nouveaux comportements pour faire face à l'inflation. Alors que selon l'Insee, les prix dans les rayons ont augmenté de 18,4% entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023, ces hausses obligent de nombreux Français à renoncer à certains produits alimentaires. C'est le cas de Thérèse, habitante de Bailleul, dans le Pas-de-Calais, qu'une équipe de TF1 rencontre dans le reportage en tête de cet article.

Devant les étals de son supermarché, cette retraitée scrute tous les prix. Depuis quelques mois, elle dit devoir se priver de certains aliments. "J'aurais voulu prendre des artichauts, mais ils sont chers quand même. Donc, je ne vais pas en prendre". De nombreux produits étant devenus inaccessibles pour sa petite retraite, ses assiettes sont désormais restreintes : "Une tartine avec une soupe le soir. C'est quelque chose qu'on n'aurait pas fait avant. Auparavant, on mangeait des pâtes, du jambon ou du pâté. On en mange moins maintenant", dit-elle.

"J'achète vraiment ce dont j'ai besoin"

Moins de fruits et légumes, moins de biscuits ou moins de viande... le panier des Français s'est réduit en seulement deux ans. Selon l'Insee, les achats alimentaires des Français ont ainsi diminué de 11,4 % en volume entre le dernier trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2023. Cela signifie une baisse autant dans les quantités achetées en magasin qu'une baisse sur les gammes de produits. Selon une étude du panéliste Nielsen publiée fin juillet 2023, un tiers des Français affirment désormais limiter leurs achats de nourriture et autres produits essentiels.

Les courses alimentaires ne laissent plus place à l'improvisation, comme pour Frédérique. Interrogée, cette mère de deux enfants admet avoir dû changer sa manière de consommer. Les biscuits plaisir ont presque disparu de ses placards et elle ne fait plus les courses de la même façon. "Avant, j'avais tendance à prendre le caddie et à le remplir. Et je le faisais une fois par semaine. Maintenant, je pars avec ma petite liste et j'achète vraiment ce dont j'ai besoin. Donc, je peux venir deux-trois fois dans la semaine, mais je vais n'acheter que ce dont j'ai besoin", explique-t-elle à notre équipe.

Dans les magasins, les consommateurs regardent encore plus attentivement les prix des produits. Une directrice d'un supermarché le constate également : ses clients sont de plus en plus attirés par les promotions de ses bacs anti-gaspillage. "Par rapport à ces dernières années, on voit que le client fait très attention à ce qu'il achète", confie Sylvie Baelen. 

Et le constat est le même dans les petits commerces de proximité. Les clients achètent moins, et cela, bien avant la fin du mois. "[...] Dès la troisième semaine du mois, on se rend compte qu'on a déjà des difficultés dans notre chiffre d'affaires", assure le cogérant d'une supérette du Pas-de-Calais. Pour maintenir son chiffre d'affaires, ce responsable a donc été contraint d'ajouter de nouveaux services à son épicerie. Il vient de créer un dépôt de pains, un relais colis et il ajoutera bientôt un relais tabac à son commerce.


Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage Manon Debut, Fanny Séguéla

Tout
TF1 Info